Top départ, le sablier du printemps est de retour.
Chez Kozlika on ne brade pas les chaussures mais les amorces. Vous pourrez aisément y puiser, et ceci chaque soir, une petite phrase ramassée au hasard dans un blog que vous devrez utiliser dans un texte court. L'hameçon est posé à 22h00, la canne à pêche se range avant 10h00 le lendemain. Alors avant d'aller me coucher j'ai bafouillé ceci pour mon plus grand plaisir.
Merci au sablier et à Elisabeth qui nous a offert ce début prometteur. L'origine de l'amorce provient d'un billet de TarValanion : Mediatisation
Règle du jeu ici !
Sablier de printemps par là !
Maintenant que l'affaire est médiatisée, que non seulement les sites internet, mais aussi la radio et la télé parlent de l'affaire, je me sens plus libre d'en parler. J’ai fait mon coming out, j’ai crié au monde entier ce que je suis, ma nature profonde. Il est vrai qu’à l’origine j’aurai pu me contenter d’en parler en petit comité type :
- Maman, Papa, je dois vous dire quelque chose.
Mais en réalité j’ai dilué tout ça, je l’ai jeté en pâture au grand public pour ces mille voix résonnantes me permettent aujourd’hui d’aller les voir. En réalité je suis devant la porte. J’hésite encore à sonner, le tirage du dauphiné, serré convulsivement comme pour me donner le courage. Je vous entends d’ici :
- Oui, elle n’avait qu’à régler ses problèmes en intimité, moi j’aurai jamais pu faire ça, passer à « ça se papote » la honte elle n’a pas d’amour propre.
Non, Mesdames, Messieurs, pas eu d’amour tout court. D’autres l’ont compris, ceux qui ont envahi mon e-mail créé pour l’occasion. Des mots courts ou longs, des mots qui rassurent, des mots tout doux, des mots identiques avec leur histoire qui me rappelle qu’on appartient tous à la même humanité. Bon je sonne. Maman ouvre, elle me regarde sans aménité mais me laisse entrer. Le canapé crisse comme toujours. Ils sont en face de moi.
- Qu’est-ce t’avais besoin d’étaler tout ça, tu as sali la famille. On t’aimait nous, pourquoi tu dis le contraire, et qu’est-ce que c’est que ces fringues de gonzesse aguicheuse ?
Mon père a commencé fort. J’avale ma salive, j’ai décidé d’aller au bout.
- Vous avez aimé le fils que vous n’avez jamais eu, je voulais que vous entendiez que je suis fière d’être votre fille.
Je suis sortie sans rien ajouter, ils m’ont paru soudain tout petits, ratatinés dans leur cuir lissé, je pouvais commencer ma vraie vie.
Petit clin d'oeil à Cat ;)