Lancelot nous a quittés...
C'était devenu une personne dans notre famille, un voyageur, un vrai explorateur, un animal affectueux et intelligent, la souris de Grande Princesse. Il nous avait accompagné cet été dans notre périple marocain, 6000km aller-retour, affublé d'un certificat vétérinaire de bonne santé donné d'un air goguenard par une responsable incrédule qui n'avait jamais fait ça, nous n'avions pas envie de le laisser ici. Grande Princesse pouvait le prendre sans se faire mordre et Grand Chevalier lui faisait de longs discours. A tous deux ils lui préparaient des labyrinthes de lego dans lesquels il grimpait avec délice. Quand elle l'a choisi, c'était le plus déluré de tous, pas farouche, il s'est vite apprivoisé. Il ressemblait à la "muis" de mon seul livre en néerlandais que me racontait souvent ma grand-mère : un petit animal blanc et beige qui explorait une maison de poupée de son petit air curieux.
Mais ce matin, Lancelot ne bougeait plus, plus une patte, plus une moustache. Grande Princesse m'a avertie immédiatement et Grand Chevalier voulait le caresser, lui qui lui apportait des petits fruits secs dès qu'il le pouvait. Ce fut avec un grand sérieux que notre fille l'installa dans une boîte et lui laissa une petite épitaphe : Lancelot, je t'aime beaucoup, quand j'irai dans la prairie je penserai à toi. Avant de partir, il a fallu rouvrir l'enveloppe paraphée car notre fils voulait le revoir encore une fois, il ne cessait de répéter : "et oui, il est mort, il ne bouge plus". Il a aussi tenu à nous accompagner pour l'enterrer solennellement dans la prairie à côté. Nous l'avons recouvert d'une poignée de terre, tous les trois, replanté deux petits arbustes sur le sol meuble. Je n'ai pu m'empêcher de repenser au cycle de la matière. Un "au revoir" ému dans le seul rayon de soleil de la journée et nous sommes partis. Depuis, chaque fois que nous passons près de la rivière, nous devons y aller. Grande Princesse y dépose quelque végétation trouvée. Grand Chevalier, lui, a demandé à le voir à nouveau j'ai dû lui expliquer qu'il ne le pourrait plus.
Lancelot nous a quittés.
Mais ce matin, Lancelot ne bougeait plus, plus une patte, plus une moustache. Grande Princesse m'a avertie immédiatement et Grand Chevalier voulait le caresser, lui qui lui apportait des petits fruits secs dès qu'il le pouvait. Ce fut avec un grand sérieux que notre fille l'installa dans une boîte et lui laissa une petite épitaphe : Lancelot, je t'aime beaucoup, quand j'irai dans la prairie je penserai à toi. Avant de partir, il a fallu rouvrir l'enveloppe paraphée car notre fils voulait le revoir encore une fois, il ne cessait de répéter : "et oui, il est mort, il ne bouge plus". Il a aussi tenu à nous accompagner pour l'enterrer solennellement dans la prairie à côté. Nous l'avons recouvert d'une poignée de terre, tous les trois, replanté deux petits arbustes sur le sol meuble. Je n'ai pu m'empêcher de repenser au cycle de la matière. Un "au revoir" ému dans le seul rayon de soleil de la journée et nous sommes partis. Depuis, chaque fois que nous passons près de la rivière, nous devons y aller. Grande Princesse y dépose quelque végétation trouvée. Grand Chevalier, lui, a demandé à le voir à nouveau j'ai dû lui expliquer qu'il ne le pourrait plus.
Lancelot nous a quittés.