Poésie d'homonymes

Publié le par Dom

Je remercie Fleurlou pour son extrait d'un spectacle de Raymond Devos, que je vous proposerai par la suite.

Ce petit article du soir pour vous proposer la production d'un élève :
Nous avons tout d'abord listé au tableau des homonymes faisant le son [é] ou [è]. Ils devaient ensuite écrire un petit texte poétique avec cette liste.
Voici le texte de l'un d'entre eux :

Il est allé voir des haies.
Il hait les haies, il préfère les haies.
"Hé, tu es là aussi ?" m'a-t-il demandé.
J'ai répondu : "Hé oui !"

Je vous rajouterai aussi la poésie qu'ils ont apprise qu'ils ont beaucoup aimé.

Cela dit en passant nouvelle poésie pour la semaine prochaine, Je dis aime d'André Chédid et chanté par M.
Contrairement à d'habitude où les élèves sont désarçonnés dès qu'une signification leur échappe, ils ont particulièrement été intéressé par le ver : "Du Sphinx dans mon rimeur". Nous avons eu pour la première fois de l'année un vrai débat d'interprétation (une fois les mots Sphinx et rimeur éclaircis !). Ils en ont conclu que la poétesse pensait qu'écrire une poésie avec des rimes c'était comme essayer de résoudre une énigme du monstre : difficile, dangereux, en craignant tout le temps l'échec dont l'angoisse ressemble à celle de celui qui va se faire dévorer par le Sphinx affamé. Comme quoi, cela commence à venir, ils sont moins dans l'immédiat et réfléchissent,. Même les silencieux ont donné de leur voix, plus parfois pour demander des précisions sur la mythologie. Mais je me dis que c'est un début : ils deviennent curieux et acceptent d'être désarçonnés par la poésie.
En conclusion nous sommes allés ensuite au cinéma voir L'histoire sans fin (que je recommande à toute classe de découragés avant d'essayer ; ), Atreyou, le héros, doit passer devant un Sphinx. C'est le seul moment où toute ma classe s'est agitée, ravie de comprendre quelque chose qui manifestement échappait aux autres ; )

Nous avons décidé d'adopter la symbolique de Michael Ende (l'auteur du livre dont est tiré le film).
- Quand on se décourage, attention au marais de la mélancolie.
- Il faut se faire confiance, sinon gare au Sphinx !
- Enfin, se battre contre le néant pour éviter de se soumettre et éviter d'être sous le pouvoir de ceux qui aiment l'ambition (représenté ici par un affreux animal aux dents crochues et aux yeux luisants).
C'est pas mal comme philosophie ! 

Par ici, l'ami Wikipédia nous éclaire sur l'histoire sans fin.
Et ce livre peut être mis en lien avec Le petit buveur d'encre rouge de Sanvoisin.
En effet dans les deux cas le lecteur devient un personnage à part entière du livre. Bastien pour sauver Fantasia. Odilon et Camilla, buveurs d'encre, que le petit chaperon rouge et le loup amènent à les remplacer dans le célèbre conte.
http://www.mollat.com/cache/imagettes/9782253035985.jpg Deux ouvrages à découvrir.

Publié dans Atelier d'écriture

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
Merci Fleurlou, je mets tout cela demain en ligne.<br /> Bonne semaine.
Répondre
F
Comme promis, voici quelques productions de mes loulous à la manière de Maurice Carême :<br /> <br /> Il y a le maire du village<br /> Et il y a la mer bleue<br /> Il y a mon père et ma mère<br /> Et les fruits verts amers<br /> Et il y a ma grand-mère Marie-Claire<br /> Qui mange des éclairs.<br /> <br /> Charles et Maureen<br /> <br /> <br /> Il y a le phare qui éclaire les bateaux dans la nuit noire<br /> Et il y a le fard à paupières que j’utilise dans le miroir<br /> Il y a le far breton que je mange le samedi soir<br /> Et ma petite sœur qui pique souvent des phares<br /> Il y a les phares des voitures qui éclairent les trottoirs<br /> Et il y a moi qui joue dans une fanfare.<br /> <br /> Magali et Eva<br /> <br /> <br /> Il y a la cour de l’école<br /> Et les enfants qui courent<br /> Il y a le cours d’histoire<br /> Et le temps qui passe trop court<br /> Il y a la chasse à courre<br /> Et déjà la reprise des cours<br /> Et il y a moi dans la cour<br /> Qui cours qui cours qui cours.<br /> <br /> Pierre et Camille R<br /> <br /> Il y a la ville de Foix<br /> Et la foi en Dieu<br /> Il y a le foie gras <br /> Et la crise de foie<br /> L’histoire il était une fois<br /> Et il y a moi pleine de joie<br /> Qui mange deux grosses noix.<br /> <br /> Anthonin et Camille G<br /> <br /> <br />
Répondre
D
Merci Fleurlou pour ce nouveau poème à leur proposer. Je suis impatiente de voir les propositions de tes élèves.<br /> J'ai une petite proposition pour toi Oxygène...<br /> Je hais les rois, nous enterons dans Versailles en sautant par dessus le portail comme une haie, aucun obstacle pour l'ire plébéienne. De ces murs, plus grands que des haies, nous forcerons l'appui et mettrons sans honte les aristocrates à la lanterne. J'ai la faim au ventre et tu es couvert d'or. Affameur du peuple voilà ta dernière heure !<br /> A bon entendeur...
Répondre
O
C'est sympathique et tout frais ce que vous faites toutes les deux. Je vais réfléchir : "Comment enseigner la Révolution française avec des homonymes ?"
Répondre
F
Sympa ce p'tit texte poétique. :-)<br /> En ce moment, je travaille moi aussi sur les homonymes avec mes élèves. Nous avons commencé à écrire des p'tits poèmes à la manière de Maurice Carême :<br /> <br /> " Il y a le vert du cerfeuil<br /> Et il y a le ver de terre<br /> Il y a l'endroit et l'envers<br /> L'amoureux qui écrit en vers<br /> Le verre d'eau plein de lumière,<br /> La fine pantoufle de vair<br /> Et il y moi, tête en l'air,<br /> Qui dit toujours tout de travers. "<br /> <br /> Ça reste assez classique, mais j'aime bien.<br /> Si cela te fait plaisir, je posterai quelques-unes de leurs productions en fin de semaine prochaine.
Répondre