En repensant à la corrida
Pour ou contre la corrida, je crois que je ne m'étais jamais osé la question jusqu'à ce qu'un de mes élèves nous raconte ce qu'il a vu :
"Tu sais maîtresse, il est allé jusqu'au bout, il saignait, ça devait lui faire mal, à la fin j'ai pleuré et après j'ai fait des cauchemards".
Un petit silence à suivi mais je ne savais pas quoi dire.
J'ai donc rapporté le livre de Bruno Heitz : Le Cornivore, qui parle de la corrida mais aborde aussi de manière plus générale les questions de la violence. Doit-on s'armer pour se défendre (la conjoncture actuelle en Corée du Nord s'y prête tout à fait) ? Le tout merveilleusement illustré.
Je vous en livre des extraits :
"C'était un petit Cornivore. Il aimait manger les cornes...Il arriva en vue d'une ville. Une affiche attira son attention.
"Hum ! ça doit être fameux, je vais aller voir ça"
Il entra.
- Que veux-tu, avorton ? demanda la bête.
- Je veux juste manger tes cornes.
- Mes cornes mais tu es fou ! C'est ma seule arme pour le combat que je vais devoir livrer dans une heure
- Et si tu n'as pas de cornes ?
- Je serai ridiculisé.
- Ridiculisé mais pas tué
Là je vous laisser penser la décision prise, le taureau qui n'avait pas pu combattre (on ne badine pas avec l'honneur !) fut embarqué dans un camion.
- Bravo à cause de toi je suis bon pour la boucherie.
- Ce n'est pas ce que j'ai entendu dire. Je crois que nous sommes en route pour le paradis.
Le cornivore avait raison, le taureau fut rendu à son troupeau avec pour seul travail, tenir compagnie aux vaches et faire des bébés avec elles.
En clair : Le ridicule ne tue pas et faites l'amour pas la guerre ! Une bonne conclusion, j'ai passé l'âge de croire naïvement à la possibilité de vivre tous ensemble sur terre en bonne intelligence, sans avoir besoin ni d'être le plus fort ni de dissuader les voisins en se surarmant. Mais si nous qui travaillons avec des enfants qui feront la société de demain, cessons d'y croire, qui le fera ?