En repensant à la corrida

Publié le par Dom

Pour ou contre la corrida, je crois que je ne m'étais jamais osé la question jusqu'à ce qu'un de mes élèves nous raconte ce qu'il a vu :

"Tu sais maîtresse, il est allé jusqu'au bout, il saignait, ça devait lui faire mal, à la fin j'ai pleuré et après j'ai fait des cauchemards".

Un petit silence à suivi mais je ne savais pas quoi dire.

J'ai donc rapporté le livre de Bruno Heitz : Le Cornivore, qui parle de la corrida mais aborde aussi de manière plus générale les questions de la violence. Doit-on s'armer pour se défendre (la conjoncture actuelle en Corée du Nord s'y prête tout à fait) ? Le tout merveilleusement illustré.

Je vous en livre des extraits :

"C'était un petit Cornivore. Il aimait manger les cornes...Il arriva en vue d'une ville. Une affiche attira son attention.

"Hum ! ça doit être fameux, je vais aller voir ça"

Il entra.

- Que veux-tu, avorton ? demanda la bête.

- Je veux juste manger tes cornes.

- Mes cornes mais tu es fou ! C'est ma seule arme pour le combat que je vais devoir livrer dans une heure

-  Et si tu n'as pas de cornes ?

- Je serai ridiculisé.

- Ridiculisé mais pas tué

Là je vous laisser penser la décision prise, le taureau qui n'avait pas pu combattre (on ne badine pas avec l'honneur !) fut embarqué dans un camion.

 - Bravo à cause de toi je suis bon pour la boucherie.

- Ce n'est pas ce que j'ai entendu dire. Je crois que nous sommes en route pour le paradis.

Le cornivore avait raison, le taureau fut rendu à son troupeau avec pour seul travail, tenir compagnie aux vaches et faire des bébés avec elles.

En clair : Le ridicule ne tue pas et faites l'amour pas la guerre ! Une bonne conclusion, j'ai passé l'âge de croire naïvement à la possibilité de vivre tous ensemble sur terre en bonne intelligence, sans avoir besoin ni d'être le plus fort ni de dissuader les voisins en se surarmant. Mais si nous qui travaillons avec des enfants qui feront la société de demain, cessons d'y croire, qui le fera ?

Publié dans Mes lectures

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K
http://www.portugalmania.com/cliches/tourada.htm<br /> Au Portugal, pas de mise à mort du taureau. A la fin de la tourada, on fait pénétrer dans l'arène un troupeau de vaches que le taureau va suivre bien gentiment.
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P
L'ami Bruno Heitz avait déjà publié il y a bon nombre d'années (1992) un petit et magnifqiue album sur le même sujet aux éditions Grandir: LES TAUREAUX AIMENT LE VERT. Les maniaques et pervers qui se pressent dans les arènes s'imaginent qu'ils s'intéressent au rouge. C'est faux! Le rponse est dans le livre: "Si le rouge énerve les taureaux, c'est qu'ils regrettent que ce ne soit pas du vert comme le vert des arbres le vert de l'herbe... Bravo Bruno!<br />
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O
C'est un peu loin de la corrida, mais voici un site que je viens de découvrir grâce au Café Pédagogique et qui me paraît fort utile pour aider les élèves en difficulté à lire du ... Bruno Heitz par exemple. http://soutien.perso.cegetel.net/pages/0.html
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D
J'ajouterai même :<br /> "Il ne faut pas dire que l'espoir est mort, ça ne meurt pas l'espoir." G.Roy<br /> C'est juste que certains jours il est un peu émoussé mais je pense que le dés"espoir" n'aide pas à agir. C'est très juste le commentaire des images sur ton blog : "Ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait".<br /> Aujourd'hui, dans la morne ambiance qui sert à manipuler les foules, on oublie de montrer ceux qui ont refusé de baisser les bras et en sortant des mythiques que chacun connaît, il y a autour de nous des gens qui n'ont pas peur de remonter les manches pour que cela change. Plutôt que de faire monter la peur la télé devrait faire monter l'espoir. Quand on voit les hommes qui se sont battus, accrochés dans des situations désespérées et qui le font encore dans certains pays au péril de leur vie, il faudrait penser que dans notre petit confort il reste des choses à faire. On a juste oublié comment !
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K
Qui le fera? En tout cas pas la télé.<br /> Tu as raison, l'éducation c'est l'espoir.<br /> L'important, comme tu le fais, c'est d'expliquer aux enfants (et aux adultes) que l'homme est aussi capable du meilleur (y'a des preuves!)<br /> J'aime cette phrase de Leibniz :"le mal, c'est l'absence de bien". <br /> Le bien est plus fort, prouvons-le!<br /> Kévin
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