Ce cri qui m'étouffe et qui rend le désert insupportable

Publié le par Dom

Je n'en avais pas parlé jusque-là. Du Liban.

Les mots me semblaient dérisoires, vides, incapables d'exprimer ce cri muet qui reste collé à ma gorge depuis que j'ai vu les images de cette guerre immonde.

Et puis je suis allée sur ces sites qui dépassent cette paralysante horreur et j'ai décidé de tenter.

Thierry Lenain et mots-nomades.

Ce qui m'a fait sortir du silence c'est cet article du dernier blog sus-cité et surtout cette phrase :

PS. Pour preuve de cette indifférence estivale : j’ai consulté pas mal de sites d’écrivains que je connais, [...} le constant est affligeant : silence radio total. J’ai même trouvé sur un site ce titre : « un beau week-end , tranquille et studieux » No comment !

Ce soir je veux exprimer ma révolte pour que mon silence ne soit pas de l'indifférence, parce qu'il incombe à tous de prendre position dans ce conflit et qu'on ne peut pas laisser mourir des civils, des enfants sans réagir.

Que ce soit clair, AUCUN MOTIF NE PEUT JUSTIFIER LA MORT D'AUTRUI. Comment ose-t-on parler de feu vert donné par la communauté internationale, comment l'Europe des Lumières peut-elle laisser mourir des enfants sans au moins dénoncer cette guerre immonde ? Revendiquons-nous donc la même barbarie qu'antan, n'avons-nous pas pensé, réfléchi depuis ?

Je n'ai pas beaucoup de culture politique, c'est un tort car pour pouvoir penser il faudrait comprendre la complexité du monde. Cependant je refuse de me donner bonne conscience en justifiant de tels actes par une compréhension cynique politique.

Il n'y a qu'une question qui me taraude, qui me hante : comment un peuple qui a tant souffert de la haine, du rejet, de l'extermination massive, comment peut-il envisager de faire souffrir d'autres peuples de la sorte ? A quoi sert l'immense courage de ces déportés (je viens de relire Primo Levi, Si c'est un homme, un texte essentiel, un texte boulversant dont je n'arriverai pas à parler avant longtemps) qui ont survécu pour témoigner ? Serait-ce pour justifier des actes assassins ?

Attention, qu'on ne me juge pas comme prenant parti contre l'autre belligérant. Mais ce que je ne supporte pas c'est que dans cette guerre, comme dans toutes les guerres, ce sont les pauvres, les innocents, les non-décideurs qui trinquent, d'un côté comme de l'autre, en plus dans un pays qui cherchait justement à s'émanciper des haines qui fomentent en son sein.

Il faut arrêter le massacre des innocent, si les décideurs politiques devaient risquer eux-même leur vie dans un combat à mort, entraîneraient-ils leur peuple dans ces luttes fratricides. Oui FRATRICIDES parce qu'au delà des frontières, des religions, des traditions, nous sommes FRERES faisant partie de la grande famille de l'HOMME.

Et bien que je viens de terminer cet article, cela ne me rassérène pas, je le savais. L'écrit ne hurle pas suffisement pour moi. Que ceux qui pensent encore que cette guerre est nécessaire revoient les images d'enfants, tels que j'espère ne jamais voir les miens, et que je porte comme les miens.

Publié dans Solidaires !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
Je ne sais que rajouter à cela mis à part ce simple mot : merci. Merci d'être au travers de votre voix des éveilleurs de conscience.<br /> Dom
Répondre
P
Les mots ne sont pas inutiles, toute voix qui s'élève contre la haine et la violence ne sera jamais inutile, même si l'on souhaiterait pouvoir faire davantage ppur lutter. <br /> J'ai rencontré un jour quelqu'un qui a passé dix-huit ans dans un camp de prisonniers en Chine à cause de ses convictions, de ses opinions. S'il y a survécu, a-t-il dit, c'est parce qu'il savait que des voix s'élevaient en son nom. Je n'ai jamais oublié la leçon. Le blog de Thierry Lenain et le mien vous ont donné la force à votre tour de vous faire entendre pour les enfants du Liban, dites-vous, alors un grand merci à vous pour nous donner ainsi la preuve que nous n'écrivons pas en vain. Il faut MILLE voix pour briser UN silence.
Répondre