Un atelier déroutant mais bénéfique

Publié le par Dom

Notre atelier avec des handicapés mentaux adultes :

Notre motivation première lorsque nous nous sommes lancés dans ce projet était de pouvoir profiter d'une structure sportive (tous les enseignants des zones rurales comprendront ce dénuement). Le seul mur d'escalade du coin se situait dans une structure d'accueil pour handicapés. Ils proposaient aux écoles d'y emmener leurs élèves. Nous avons décidé de partir à deux écoles (guerre ouverte entre les élèves de deux villages). L'effet de ce travail a été plus que bénéfique et a comporté des ramifications bien plus profondes que le sport prévu.

- Première fois : Prise de contact

Les élèves ont tout d'abord assisté à un match de foot-fauteuil et ont pu participer. Ils ont ensuite visité le centre et voyant qu'une éducatrice s'occupait de plantations nous avons pensé d'un commun accord que nos élèves pourraient y participer. Le projet commençait déjà à prendre une tournure autrement intéressante.

- Les séances : 3 ateliers tournants

1- atelier d'escalade par cycle. Les élèves au début étaient hostiles (Quoi ? L'autre pays/traduisez village/ ? Ces /bip/, on ne veut pas aller avec eux... avec quelques manifestations d'agressivité le premier jour). Cette activité où ils devaient faire confiance les uns les autres a créé un véritable lien entre les deux écoles (ils fonctionnaient par binômes, un élève d'un village assurant celui de l'autre village).

2- atelier de sciences, bon rien de spécial sauf qu'effectivement travailler sur le corps humain avec 3 niveaux c'est plus facile qu'avec 6 !)

3- atelier de plantations en commun avec les handicapés du centre : réalisation commune : des curcubitacées d'ornement pour la fête des mères.

- Une séance finale de présentation du travail.

A la fin du cycle de travail je crois qu'un grand pas avait été réalisé : les élèves avaient apprivoisé leur peur du handicap, pourtant sacrément déroutant. Effet de l'activité d'escalade : ils ont développé entre les deux écoles un lien de confiance qui a perduré. Ils ont réalisé que l'hostilité qui les séparaient n'avait aucune base, ils se sont connus, appréciés et leurs relations se sont même développées en dehors de l'école (des élèves d'un village venant sur le terrain de jeu de l'autre ou création de fêtes communes).

Pourquoi, me dis-je encore ce soir, parquer les enfants handicapés dans des écoles spécialisées, bien loin des autres, comme si la différence devait être gommée. Dans une autre mesure cela me fait penser aux SDF repoussés hors du centre ville à Nice par exemple. Il faudrait réellement envisager les classes d'enfants handicapés dans des écoles normales, je le pense en tous cas. On ne peut pas vivre dans une société qui a honte de certains de ses membres. S'ampute-t-on d'un bras parce qu'il ne nous convient pas ?

Publié dans activités en classe

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