Expulsion des Sans papiers dont les enfants sont scolarisés : J-7

Publié le par Dom

"Le 30 juin 2006, le sursis accordé aux élèves sans papiers et à leurs parents tombera. Des milliers d’enfants, de jeunes et leurs familles risquent l’expulsion en masse, verront leur avenir et leur vie même anéantis. Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom. Chacun avec les moyens qui sont les nôtres, nous leur apporterons notre soutien, notre parrainage, notre protection. S’ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons ; nous ne les dénoncerons pas à la police." Site du réseau Education sans frontières

1 Juillet - France - JOURNÉE DE PARRAINAGES DE JEUNES SCOLARISÉS ET DE LEURS FAMILLES

Renseignez-vous auprès de : Frédéric Carillon 01 44 18 72 63 fred.carillon@cimade.org, pour savoir ce qui se fait dans votre ville.

La liberté est là. Personne n’en tient de fichier.

C’est avec les mots que j’ai ramassés sous ma langue que je suis devenue cette femme aujourd’hui qui peut dire sa colère, son amour.
J’ai entendu la musique de mon père. J’ai entendu la musique de ma mère. C’étaient musiques étrangères l’une à l’autre. Ils se mêlent en moi. C’est cela être la fille de. Je suis leur fille.
Je marche.
Exilés tous les deux. Et juchés sur les mots, cherchant petite place où vivre. J’avance.
J’habite mieux le vent que les maisons.
J’ai appris à habiter le souffle qui sortait de ma bouche.
Cela s’appelle habiter une langue. C’est mon asile sûr. Celui où je me sens vêtue.
J’entre dans un mot comme au creux d’une grotte creusée par d’autres, où je peux vivre, moi aussi.
C’est cela une langue maternelle. C’est une maison qui accueille. Vous pouvez nicher tranquille. Et c’est immense. Ca n’a pas de frontière. Il suffit d’apprenre. Comprenez. Apprendre peut être une merveille.
La langue ne vous demandera jamais votre carte d’identité. Elle est là, disponible, dans la bouche de ceux qui vous parlent. Et chacun de nous peut.(…)
Celui qui sait trouver asile dans une langue a trouvé un pays où être chez soi. Il en est l’habitant. Personne ne vous expulsera jamais d’une langue.
C’est comme ça.
Et aucune loi n’y fera rien.
J’en suis convaincue et heureuse.
La liberté est là. Personne n’en tient de fichier.


Extrait de Comme on respire p.22 à 24

Jeanne Benameur pour Mohamed et Aïssata

Pour le collectif d'auteur, illustrateurs de jeunesse cliquez ici : Aïssata

Publié dans Evénement du jour

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