Pluridisciplinarité et Loi de rentabilité

Publié le par Anoster

Ce qui est le plus difficile et le plus attrayant dans notre métier (qui comme vous le voyez est souvent très proche dans notre vie personnelle, raccocher la veste ? Impossible) c'est la polyvalence. Cela me convient particulièrement ayant toujours détesté faire un choix. Attention me disait-on, à force de faire le papillon tu n'approfondiras rien véritablement. Mais contrairement à ce que l'on me prédisait je suis juste devenue instit et ce que j'apprécie réellement c'est à la fois de pouvoir explorer des domaines ou des sujets très variés. Egalement de se laisser surprendre par les questions d'enfants qui nous forcent chaque jour à évoluer, modifier nos façons de voir et de penser.

Ce que ce métier devient aujourd'hui, à l'image de toute notre société, me pose cependant problème. Nous sommes de plus en plus formatés, obligés de rentrer dans des cases, des chiffres et la fameuse loi LOLF (obligation de résultats pour faire simple) me laisse perplexe. Il est intéressant de voir à quel point la rationnalité et le besoin de justifcation contribue à nous rendre imperceptiblement aveugle à l'humain. Il est intéressant de voir les critères retenus pour attester de la bonne marche de l'Education Nationale (et justifier ainsi son budget). Ces informations sur ceux qui nous régissent permet d'analyser ce qu'on nous demande sous un jour différent.

Les mots "bien aimés" des instits sont à chaque coin du site : "performance, des objectifs qui visent à accroître, dans le cadre des moyens alloués, l’effet des politiques publiques ou la qualité des services rendus, au moindre coût. Ils ne cherchent pas à rendre compte de ce que fait l’administration, mais de l’impact de son action, de ses résultats: l’enjeu est  comment dépenser mieux ?"

C'est intéressant de retrouver aussi ce qu'on nous demande également et qui parfois nous fait râler, les termes : objectifs, critères, indicateurs, qui ne sont autres que des termes provenant de l'évaluation du travail en entreprise. Dans quel monde vivons-nous ?

Site à consulter les jours de soleil  (sur son balcon si possible et avec une ptite tisane ou bien avec les comprimés de nervocalm utilisés par le père de Mafalda, vous savez la célèbre BD de Quino !) :

http://www.minefi.gouv.fr/lolf/5_1_98.htm#

Un extrait :

Objectif n° 1 (du point de vue du citoyen) : Conduire tous les élèves à la maîtrise des compétences de base exigibles au terme de la scolarité primaire.

Indicateur n° 1 : Proportion d’élèves maîtrisant, en fin d’école primaire, les compétences de base en français et en mathématiques

Indicateur n° 2 : Proportion d’élèves entrant en sixième avec au moins un an de retard

Indicateur n° 3 : Proportion d’élèves ayant atteint en langue étrangère le niveau A1 du cadre européen de référence.

Indicateur n° 4 : Proportion d’élèves apprenant l’allemand (ce n'est pas une plaisanterie !)

Indicateur n° 5 : Proportion d’élèves ayant atteint, à l’issue de leur scolarité primaire, le niveau 1 du Brevet Informatique et Internet (B2i) (d'où la necessité de sa figuration  dans le livret de scolarité)

Objectif n° 3 (du point de vue du citoyen / de l’usager / du contribuable) : Disposer d’un potentiel d’enseignants qualitativement adapté.

Indicateur n°1 : proportion d'enseignants inspectés ces dernières années

Indicateur n°2 : Part du volume de formation dans le buget public

Publié dans Et moi qui suis-je

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