Sablier du soir...espoir

Publié le par Dom

Mon sablier est bien entamé, je vous le livre tel quel avant d'aller coucher les enfants qui grimpent sur les murs !!!!
Merci encore une fois à
Agaagla qui nous propose cette amorce prometteuse provenant d'un billet de Traou, intitulé Histoire du corps (tome 3)

Motion déposée

Et puis un jour, on ose relever la tête. Enfin, pour moi, cela s’est traduit comme cela : j’ai commencé à arpenter la vie en ne contemplant plus le sol, courbée que j’étais sous le poids de mon encombrant boulet, mais redressée, regardant les autres dans les yeux, et l’horizon vers lequel j’allais une conscience se fit jour.

 

Un soir l’illumination s’est insinuée, par tous les pores de mon être, elle s’est imposé petit à petit. Je n’avais plus qu’à répandre ce que j’avais découvert, ce qu’on m’avait enseigné miraculeusement. Les routes poudreuses, remplies de nos chants et de nos brames, semblaient pour moi comme l’allégorie de notre fardeau chaque jour renouvelé. Bien sûr, se défaire du joug de la servitude ne va pas sans peine et long fut le chemin pour me rallier des disciples. Harassés de fatigue, mon peuple à l’œil mort se contentait de ce qu’on voulait bien leur donner. De l’eau boueuse, un peu de verdure. Mais la force de ma conviction, les mots que je leur apportais leur donna matière à leur intelligence. De bête de somme nous devînmes âmes pensantes, le début de notre conscientisation.

Depuis, nous nous sommes organisés, je suis à la tête de la plus puissante organisation syndicale de notre profession, nous avons décidé récemment qu’il nous faudrait un jour de repos et Internet installé sous nos tentes. Nous sommes en relation avec les différents mouvements d’indépendance qui se sont développés de par le monde. C’est pourquoi aujourd’hui, fort du nombre de mon peuple, je dépose cette motion devant vous tous, membres de l’ONU afin que soit reconnu nos revendications. Elles ne sont pas compliquées, juste le respect de notre culture et de notre « humanité ».

 

ONU, le 31 mars 2008, Discours du Maître Dromadaire dite La Découvreuse.

 

 

Je ne sais pourquoi cette amroce m'a fait penser au plus patient des portefaix : le dromadaire, ce vaisseau du désert, lent, majestueux et éminemment sympathique. C'est aussi un symbole de tous ceux que la cruauté des hommes asservit.

Publié dans Atelier d'écriture

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D
Merci gilsoub, j'aime aussi beaucoup ces animaux aussi bien pour leur résistance à ces conditions extrêmes que pour les histoires que l'on raconte à leur sujet.<br /> Cat, merci beaucoup, je suis touchée par ton compliment.
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C
Voici un texte d'une poésie à couper le souffle. Porté de plus par de nobles idées. Tu ne pouvais pas plus séduire mon âme de lectrice que par ce passage par le désert!
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G
excellent, et moi qui adore ces bestioles sans qui je n'aurais jamais pu assouvir ma passion du désert ;-)
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