Mon sablier du petit matin !

Publié le par Dom

Hier soir nous avons "concerté" avec bonheur, face à un public conquis : résultat, un chef de choeur très fier et une standing ovation. Bien que ce ne soit pas l'Olympia, cela fait toujours chaud au coeur et me permettra d'affronter aujourd'hui. Car nous nous concertons : nous sommes consultés pour les nouveaux programmes. Rien à dire sinon que la matinée va être longue et houleuse. No comment.
Je suis déjà à l'école, tombée du lit comme un cerise. Du coup j'en profite pour sabler un peu mon café pour me donner du courage et justement l'amorce convient tout à fait : C'est Alexandre qui le propose mais cette amorce provient de Réhabilitons un grand auteur, de M. LeChieur.

Certains soirs, pour faire mon intéressant, il m'est arrivé de monter sur une chaise, de me draper dans un torchon à carreaux et de déclamer une poignée de vers avec des accès de lyrisme proportionnels à mon taux d'alcoolémie. Il s'agissait de l'extrait suivant : « C'est pas marqué dans les livres / Le plus important à vivre / C'est de vivre au jour le jour / Le temps c'est de l'amour ».
Cela m'arrive rarement je vous rassure. Non pas de déclamer bizarrement des vers mais de boire. Je dirai même cela ne m'arrive qu'en certaines occasions, par exemple comme hier soir : lorsque paralysée par le trac je me retrouve à attendre le public avant un concert de chant. Une tradition de ma nouvelle chorale vient pallier à cette difficulté : ils ont inventé le coup de blanc avant d'entrer sur scène, excellent pour monter dans les aigus. Bien sûr il ne faut pas en abuser mais après deux verres j'aurai été prête à n'importe quoi et même à entonner New York entourée d'un boa et habillée de paillettes ! Nous avons donc chanté, rempli l'espace immense de l'église par nos voix communes dans une parfait harmonie. La force de tous et le regard pétillant de notre chef qui nous dirige d'une main de maître bienveillant et drôle a donné un résultat dont nous pouvons être fiers. Nous avons donc fini dans la sacristie en achevant les bouteilles et en se congratulant joyeusement. C'est là que tout à dérapé. Je suis d'ordinaire plutôt timide, réservée mais j'ai été encouragée par la folie de notre camarade, bien arrosée, qui prit la parole d'un coup :
- Mes amis, je vas casser l'ambiance. je veux vous apprendre un chant triste, pour nous rappeler la condition paysanne au 19ème siècle.
Quel rapport avec la choucroute (pardon la cacahuette...) aucun mais elle entama d'une voix grave et éraillée des paroles terreuses qui augmentèrent encore notre hilarité. C'est là...c'est là que tout a dérapé. Au lieu de réserver cela pour nos potes de passage ou à mes enfants je voulus faire comme dans un souper Robert Burns*.  J'enfilais la veste de notre basse (veste noire, ample et vraiment trop grande), je montai sur la table et.....et manque de pot, la table s'effrondra. Au lieu de mon heure de gloire ce fut mon heure de plâtre. Promis, juré, je ne boirai plus rien...



Robert Burns est un poète irlandais, les soupers qui portent son nom sont copieusement arrosées de whiskey et consistent à déclamer des poèmes ou à en inventer...je ne les ai jamais vécues mais je rêve d'instaurer cela à nouveau...cela doit être quelque chose ;)

Publié dans Atelier d'écriture

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D
Je suis pareille, ce texte n'a rien d'autobiographique. J'arrive rarement à boire, jamais de whisky non plus ! J'aime bien par contre l'idée du partage de poésies autour d'un repas (bon je n'ai jamais goûté de haggis...). Je m'autorise cependant un petit verre de blanc avant de rentrer sur scène quand je sens que ma voix s'arrête au fond de la gorge... Mais ce qui m'a le plus aidé hier soir, c'est la main d'une autre soprane serrant la mienne pour me donner du courage.
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C
Un fond de whisky suffit à me rendre pompette, je ne peux donc jamais me laisser aller, ce serait une catastrophe et je déteste ne rien contrôler...
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