Notre tour du monde en 6 continents

Publié le par Dom

Une fois n'est pas coutume, j'ai repris une séquence sur les voyages que j'avais conçue il y a deux ans. En fil rouge (production d'écrit) : Le tour du monde en 80 jours. 
Je propose le début aux élèves puis ils écriront (par groupes de 4 maximum) une aventure de Phileas Fogg. Seule contrainte : il faudra une aventure par continent.
J'ai couplé cette année ce travail avec la géographie, mais sur l'étude du paysage.
L'objectif premier est d'écrire :
- Une description géographique d'une photographie du lieu qu'ils ont choisi.
- Une description littéraire de cette même photo.
J'ai eu de la chance ils ont choisi des lieux très variés : ville, village sur les hauts plateaux de l'Himalaya, jungle équatoriale... 

L'image “http://pagesperso-orange.fr/jules-verne/CarteTM1.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.
Le véritable itinéraire que l'on peut consulter sur ce site.
Les élèves pourront le comparer à celui obtenu par la classe.

Le début proposé :


Chapitre 1 :
DANS LEQUEL PHILEAS FOGG ET PASSEPARTOUT S'ACCEPTENT RÉCIPROQUEMENT L'UN COMME MAÎTRE, L'AUTRE COMME DOMESTIQUE

 

En l'année 1872, la maison portant le numéro 7 de Saville-row, était habitée par Phileas Fogg, l'un des membres les plus singuliers et les plus remarqués du Reform-Club de Londres.

C’était un personnage énigmatique, dont on ne savait rien, sinon que c'était un fort galant homme et l'un des plus beaux gentlemen de la haute société anglaise. Ce Phileas Fogg était-il riche ? Incontestablement. Mais comment il avait fait fortune, c'est ce que les mieux informés ne pouvaient dire. Rien de moins communicatif que ce gentleman. Il parlait aussi peu que possible, et semblait d'autant plus mystérieux qu'il était silencieux. Cependant sa vie était à jour, mais ce qu'il faisait était si mathématiquement toujours la même chose.

Il cherchait un nouveau domestique. Un garçon âgé d'une trentaine d'années se montra et salua.

- Vous êtes Français et vous vous nommez John ? lui demanda Phileas Fogg.

- Jean, n'en déplaise à monsieur, répondit le nouveau venu, Jean Passepartout, un surnom qui m'est resté et que justifiait mon aptitude naturelle à me tirer d'affaire. Je crois être un honnête garçon, monsieur, mais, pour être franc, j'ai fait plusieurs métiers. Cependant voilà cinq ans que j'ai quitté la France et ayant appris que M. Phileas Fogg était l'homme le plus exact et le plus sédentaire du Royaume-Uni, je me suis présenté chez monsieur avec l'espérance d'y vivre tranquille et d'oublier jusqu'à ce nom de Passepartout...

- Passepartout me convient, répondit le gentleman. Vous connaissez mes conditions ?

- Oui, monsieur.

- Bien. Quelle heure avez-vous ?

- Onze heures vingt-deux, répondit Passepartout.

- Vous retardez, dit Mr. Fogg.

- Que monsieur me pardonne, mais c'est impossible.

- Vous retardez de quatre minutes. N'importe. Il suffit de constater l'écart. Donc, à partir de ce moment, onze heures vingt-neuf du matin, ce mercredi 2 octobre 1872, vous êtes à mon service.

Cela dit, Phileas Fogg se leva, prit son chapeau de la main gauche, le plaça sur sa tête avec un mouvement d'automate et disparut sans ajouter une parole.

 

Chapitre 2 : Où S'ENGAGE UNE CONVERSATION QUI POURRA COUTER CHER A PHILEAS FOGG

Phileas Fogg avait quitté sa maison de Saville-row à onze heures et demie, et, après avoir placé cinq cent soixante-quinze fois son pied droit devant son pied gauche et cinq cent soixante-seize fois son pied gauche devant son pied droit, il arriva au Reform-Club. Une discussion s’engagea sur un voleur que la police n’arrivait pas à retrouver car il était parti d’Angleterre :

- Je soutiens, dit Andrew Stuart, que les chances sont en faveur du voleur.

- Allons donc ! répondit Ralph, il n'y a plus un seul pays dans lequel il puisse se réfugier. Où voulez-vous qu'il aille ?

- Je n'en sais rien, répondit Andrew Stuart, mais, après tout, la terre est assez vaste.

- Elle l'était autrefois... », dit à mi-voix Phileas Fogg.

- Comment, autrefois ! Est-ce que la terre a diminué, par hasard ?

-  Oui, la terre a diminué, puisqu'on la parcourt maintenant dix fois plus vite qu'il y a cent ans. Et c'est ce qui, dans le cas dont nous nous occupons, rendra les recherches plus rapides et rendra plus facile aussi la fuite du voleur !

- Il faut avouer, monsieur Fogg, reprit-il, que vous avez trouvé là une manière plaisante de dire que la terre a diminué ! Ainsi parce qu'on en fait maintenant le tour en trois mois...

- En quatre-vingts jours seulement, dit Phileas Fogg.

- Oui, quatre-vingts jours ! s'écria, Andrew Stuart mais non compris le mauvais temps, les vents contraires, les naufrages, les déraillements, etc.

- Tout compris, répondit Phileas Fogg

- Je voudrais bien vous y voir.

- Il ne tient qu'à vous. Partons ensemble.

- Le Ciel m'en préserve ! s'écria Stuart, mais je parierais bien quatre mille livres qu'un tel voyage, fait dans ces conditions, est impossible.

- Très possible, au contraire, répondit Mr. Fogg.

- Eh bien, faites-le donc !

- Le tour du monde en quatre-vingts jours ?

- Oui.

- Je le veux bien.

- Quand ?

- Tout de suite, dit Mr. Fogg. Le train de Madrid part à huit heures quarante-cinq. Je le prendrai.

- Ce soir même ? demanda Stuart.

- Ce soir même, répondit Phileas Fogg.

Il rentra chez lui et appela son ami :

 - Passepartout, nous partons dans dix minutes pour Madrid. »

Une sorte de grimace s'ébaucha sur la ronde face du Français. Il était évident qu'il avait mal entendu.

« Monsieur se déplace ? demanda-t-il.

- Oui, répondit Phileas Fogg. Nous allons faire le tour du monde. »

Passepartout, l'oeil démesurément ouvert, la paupière et le sourcil surélevés, les bras détendus, le corps affaissé, présentait alors tous les symptômes de l'étonnement poussé jusqu'à la stupeur.

- Le tour du monde ! murmura-t-il.

- En quatre-vingts jours, répondit Mr. Fogg. Ainsi, nous n'avons pas un instant à perdre.

- Mais les malles ?... dit Passepartout, qui balançait inconsciemment sa tête de droite et de gauche

- Pas de malles. Un sac de nuit seulement. Dedans, deux chemises de laine, trois paires de bas. Autant pour vous. Pour le reste, nous achèterons en route. Ayez de bonnes chaussures. D'ailleurs, nous marcherons peu ou pas. Allez. »

Passepartout aurait voulu répondre. Il ne le put. Il quitta la chambre de Mr. Fogg, monta dans la sienne, tomba sur une chaise, et employant une phrase assez vulgaire de son pays :

« Ah ! bien se dit-il, elle est forte, celle-là! Moi qui voulais rester tranquille !... »

Jules Verne



Publié dans Littérature cycle 3

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D
Merci Cat, j'essaie en tous cas de les motiver, ma plus belle récompense cette année vient d'un élève qui m'a dit qu'il aimait écrire maintenant.<br /> Mat, quand tu m'avais laissé ce message je suis allée voir rapidement mais pas eu le temps d'approfondir, j'avais l'intention de rédiger un article, il me faudra un peu de temps pour cela !<br /> Emilie merci, oui, ils sont motivés cette année, je suis contente, entre le roman de chevalerie et Jules Verne, ils sont ravis. Cependant cela prend du temps, nous avons juste fini la description du pays, il reste l'aventure sur place, un gros morceau, je ne pense pas terminer avec eux avant les vacances de pâques....et je n'ai plus le temps des ateliers d'écriture (avec mes deux niveaux). C'est le souci !
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E
Ces idées de productions d'écrit sont super! Bravo! Ils doivent être super motivés par un tel projet...
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M
Bonjour et bonne annee !<br /> <br /> Ainsi, pour toi, il y a 6 continents ? Il ya quelques annees, on m'avait poser la question que je pensais etre simpliste... J'ai toutefois verifier sur Wikipedia... Je te laisse le soin de decouvrir la reponse ;)
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C
les enfants ne doivent pas s'ennuyer avec toi! Ca fait plaisir de voir des instits aussi investis!
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